1868-94

«Dans tous ces écrits, je ne me qualifie jamais de social-démocrate, mais de communiste. Pour Marx, comme pour moi, il est absolument impossible d'employer une expression aussi élastique pour désigner notre conception propre. »
Fr. Engels - Préface à la brochure du Volksstaat de 1871-1875.

Une publication effectuée en collaboration avec la bibliothèque de sciences sociales de l'Université de Québec.


La social-démocratie allemande

K. Marx - F. Engels

6
Violence et question paysanne


Lettre à la rédaction du « Vorwärts »

Vorwärts, 16 novembre 1894.

D'après les informations de la presse du parti, le camarade Vollmar s'est référé, lors du débat agraire au congrès de Francfort du 25 octobre, aux résolutions du congrès socialiste français de Nantes « qui a eu l'approbation expresse de Frédéric Engels [1] ». Selon le Vorwärts du 10 novembre, c'est ce que diffuse aussi la presse adverse. En conséquence, je suis obligé de faire la déclaration suivante : cela est faux et Vollmar doit avoir été informé de ma position de manière tout à fait erronée.

Pour autant que je m'en souvienne, je n'ai fait en France que deux communications en ce qui concerne le programme de Nantes. La première - avant le congrès et en réponse à la demande d'un camarade français - disait en gros : le développement du capitalisme détruit irrémédiablement la petite propriété foncière paysanne. Notre parti en est absolument conscient, mais il n'a encore aucune raison d'en accélérer le processus en intervenant d'une façon précise. Sur le plan des principes, il n'y a donc rien à objecter à des mesures judicieusement choisies qui pourraient rendre l'inévitable déclin moins douloureux au petit paysan; mais si l'on va plus loin, en espérant maintenir le petit paysan à jamais, on tend, à mon avis, à une chose économiquement impossible : on sacrifie le principe, et l'on devient réactionnaire.

La seconde - après le congrès - se limita à conjecturer que nos amis français demeureraient seuls dans le monde socialiste à vouloir perpétuer, non seulement le petit propriétaire paysan, mais encore le petit métayer qui exploite aussi le travail d'autrui.

Tel est mon point de vue dans cette affaire, et ce que rapporte Vollmar en est le contraire. Mais, comme je me trouve impliqué dans cette affaire, il m'est difficile de faire autrement que d'expliquer mon point de vue d'une façon plus précise et plus détaillée. C'est ce que j'ai l'intention de faire dans un bref article pour la Neue Zeit, j'expliciterai et motiverai mon point de vue.


Engels à P. Lafargue, 22 novembre 1894.

J'ai trouvé votre rapport dans le Sozialdemokrat [2] ce qui est bien tombé, car cela me permet de mettre bien des choses à la charge d'une rédaction quelque peu négligente et d'en conclure que si je ne suis pas d'accord avec ce que dit la résolution de Nantes, je crois l'être avec ce qu'elle a voulu dire. Au reste, j'ai tâché d'être aussi amical que possible, mais après l'abus qu'on a fait de cette résolution en Allemagne, il n'y a plus moyen de la passer sous silence.

En vérité, vous vous êtes laissés entraîner un peu trop loin sur la pente opportuniste. À Nantes vous étiez en train de sacrifier l'avenir du parti à un succès d'un jour. Il est encore temps de vous arrêter, si mon article peut y contribuer, je m'en féliciterai. En Allemagne, où Vollmar s'est permis d'octroyer aux gros paysans bavarois avec leurs 10-30 hectares chacun, des avantages que vous avez promis aux petits paysans français, en Allemagne Bebel a relevé le gant, et la question sera discutée à fond : elle ne disparaîtra plus de l'ordre du jour avant d'être réglée. Vous avez lu dans le Vorwärts le discours de Bebel dans la seconde circonscription électorale de Berlin. Il se plaint avec raison que le parti va s'embourgeoisant. Cela est le malheur de tous les partis extrêmes dès que l'heure approche où ils deviennent « possibles ». Or le nôtre ne peut dépasser, sous ce rapport, une certaine limite sans se trahir lui-même, et il me paraît qu'en France comme en Allemagne nous voilà arrivés sur cette ligne. Heureusement qu'il est encore temps de s'arrêter.


Engels à W. Liebknecht, 24 novembre 1894.

J'ai écrit à Bebel, et je lui ai fait comprendre que, dans les débats politiques, il fallait réfléchir posément à toutes les incidences possibles, et ne rien faire à la hâte, dans le premier élan : il m'est ainsi arrivé à moi-même de me brûler les doigts à plusieurs reprises. En revanche, j'ai à te faire aussi une petite observation à ce propos.

Que Bebel ait agi maladroitement au cours de la réunion, cela se discute. Cependant, en substance, il a tout à fait raison [3]. Assurément, comme responsable politique de l'organe central de la presse du parti, tu es tenu d'arrondir les angles, voire à nier les divergences réelles qui peuvent surgir, à rendre les choses acceptables pour tous, à agir pour l'unité du parti - jusqu'au jour de la scission. De ce point de vue de journaliste, la manière de procéder de Bebel peut te gêner. Mais ce qui peut être désagréable au rédacteur devrait combler d'aise le dirigeant de parti : qu'il y ait des camarades ne portant pas toujours sur le nez les lunettes de service que doit absolument porter le rédacteur afin de rappeler au journaliste qu'en sa qualité de dirigeant de parti il est excellent qu'il enlève de temps en temps ses lunettes qui lui font voir l'harmonie pour considérer l'univers avec ses yeux tout, simplement.

Les Bavarois ont constitué formellement une ligue séparatiste à Nuremberg avant le congrès de Francfort. Et ils y sont venus avec un ultimatum, et nul ne pouvait s'y tromper. Pour compléter le tout, Vollmar parle de marcher séparément; Grillenberger dit : décidez ce que vous voulez, nous n'obéirons pas. Ils proclament que les Bavarois ont des droits particuliers, réservés, et, dans le parti, ils traitent leurs adversaires de « Prussiens » et de « Berlinois [4] ». Ils réclament que l'on ratifie le budget et une politique paysanne allant en direction de la droite, bien au-delà de ce qui est petit bourgeois. Le congrès, au lieu de brandir énergiquement le bâton, comme il l'a toujours fait jusqu'ici, n'a pas osé prendre la moindre sanction. Si dans ces conditions le moment n'est pas venu pour Bebel de parler de pénétration et d'avancée de l'élément petit bourgeois dans le parti, je me demande alors s'il viendra jamais.

Or, que fais-tu dans le Vorwârts [5] ? Tu t'accroches à la forme de l'attaque de Bebel en affirmant que tout cela n'est pas si grave, et tu te places en « opposition diamétrale » avec lui de telle sorte que tu es obligé ensuite, par les « malentendus » suscités inévitablement par ce procédé chez les adversaires de Bebel, à faire une déclaration selon laquelle ton opposition diamétrale ne porte que sur la forme donnée par Bebel à cette affaire et que sur le fond - l'histoire du budget et la question paysanne - il a raison, et que tu te ranges à ses côtés. Je veux croire que le simple fait que tu aies été contraint postérieurement à cette déclaration te démontre que tu as péché plus à droite que Bebel n'a péché à gauche.

Dans toute la polémique, il ne s'agit, en fin de compte, que de l'action des Bavarois qui culmine dans les deux points suivants : l'opportunisme de la ratification du budget afin de gagner les petits bourgeois, et la propagande de Vollmar à la Diète en faveur de la propriété paysanne, afin de gagner les gros et moyens paysans. Cela et la prise de position séparatiste des Bavarois représentent, en fait, les seules questions du litige, et si Bebel lance son attaque là où le congrès a lâché le parti, vous devriez lui en être reconnaissant. S'il décrit la situation intolérable créée par le congrès comme étant la conséquence d'un philistinisme croissant dans le parti, il ne fait qu'expliquer cette question particulière par le juste point de vue général, - et cela encore est méritoire et vaut d'être salué. Et même s'il a forcé quelque peu le ton dans les débats, il n'a fait que son plus strict devoir en se préoccupant de ce que le prochain congrès juge en pleine connaissance de cause un sujet aussi essentiel, après qu'à Francfort il se soit comporté comme une bourrique.

La menace d'une scission n'est pas le fait de Bebel qui appelle les choses par leur véritable nom. Elle est le fait des Bavarois qui se sont permis d'agir d'une façon inconcevable jusqu'ici dans le parti, au point que la Frankfurter Zeitung, l'organe de la démocratie vulgaire, n'a pu dissimuler sa joie et devient encore plus audacieuse maintenant qu'elle a reconnu les siens en Vollmar et ses partisans. Tu dis que Vollmar n'est pas un traître. Cela se peut. Je ne pense pas non plus qu'il se considère comme tel. Mais, comment appeler un homme qui se figure qu'un parti prolétarien garantit à perpétuité aux gros et moyens paysans de Bavière, propriétaires de 10 à 30 hectares, leur condition actuelle qui représente la base de l'exploitation des domestiques de ferme et des journaliers agricoles. Un parti prolétarien, fondé spécialement pour perpétuer l'esclavage salarial ! Que cet homme soit un antisémite, un démocrate bourgeois, un particulariste bavarois ou Dieu sait quoi, c'est possible, mais un social-démocrate, non !

Au reste, l'accroissement de l'élément petit bourgeois est inévitable dans un parti ouvrier en expansion, et cela n'est pas vraiment nuisible. Il en va de même pour l'accroissement du nombre des « universitaires », les étudiants ayant raté leurs examens, etc. Tout ce monde représentait une menace, il y a quelques années. Maintenant nous pouvons les digérer. Mais encore faut-il laisser ce procès de digestion suivre son cours : il faut pour cela des sucs digestifs. S'il n'y en a pas assez (comme on l'a constaté à Francfort), il faut savoir gré à Bebel de les ajouter, afin que nous puissions digérer comme il faut les éléments non prolétariens.

C'est précisément de la sorte que l'on réalise une véritable harmonie dans le parti, et non pas en niant ou en tuant par le silence toute controverse réelle qui surgit dans son sein.

Tu affirmes qu'il s'agit de « susciter l'action efficace ». Cela m'est très agréable, mais dis-moi quand donc l'action sera-t-elle déclenchée ?


Engels à Fr.-A. Sorge, 4 décembre 1894.

(Tu trouveras ci-inclus) le discours de Bebel à Berlin et ses quatre articles contre Grillenberger et Vollmar [6].

Ce dernier épisode est des plus intéressants. Les Bavarois (ou mieux la plupart des dirigeants et une grande partie des effectifs nouveaux) sont devenus très, très opportunistes et constituent pratiquement déjà un vulgaire parti populaire. Ils ont approuvé l'ensemble du budget à la Diète bavaroise, et Vollmar notamment a lancé une campagne d'agitation auprès des paysans pour gagner non pas les journaliers et ouvriers agricoles, mais les gros paysans de Haute-Bavière possédant de 25 à 80 acres de terre (10 à 30 hectares) qui ne peuvent donc s'en tirer sans travailleurs salariés. Comme ils n'attendaient rien de bon du congrès social-démocrate de Francfort, ils organisèrent huit jours avant sa tenue une réunion spéciale du parti bavarois, et s'y constituèrent littéralement en ligue séparatiste en décidant que les délégués bavarois devaient voter en bloc conformément aux résolutions bavaroises, prises à l'avance, sur toutes les questions concernant la Bavière. Ils arrivèrent donc en déclarant qu'ils étaient tenus d'approuver l'ensemble du budget de Bavière, car il n'y avait pas d'autre chose à faire, que c'était là, en outre, une question purement bavaroise, dans laquelle personne d'autre n'avait à s'immiscer. En d'autres termes : si vous décidez quelque chose de désagréable pour la Bavière, vous rejetez notre ultimatum - et s'il devait alors en résulter une scission, ce serait de votre faute !

C'est avec cette prétention inouïe jusqu'ici dans notre parti qu'ils se sont présentés devant les autres délégués, qui n'étaient pas préparés à cette éventualité. Or, comme au cours de ces dernières années, on a chanté l'unité jusqu'au bout, il n'y a pas lieu de s'étonner que, face aux nombreux éléments venus grossir nos rangs ces dernières années et qui ne sont pas encore tout à fait formés, cette attitude inadmissible pour le parti ait pu passer sans s'attirer le refus clair et net qu'elle méritait, et qu'il n'y ait eu aucune résolution prise sur la question, du budget.

Imagine-toi maintenant que les Prussiens qui forment la majorité du congrès, veuillent également tenir leur précongrès pour y fixer leur position vis-à-vis des Bavarois ou pour prendre quelque autre résolution liant les délégués prussiens, de sorte que tous - majorité aussi bien que minorité - votent en bloc pour ces résolutions au Congrès général du parti : à quoi servirait dès lors encore les congrès généraux ? Et que diraient les Bavarois si les Prussiens faisaient exactement la même chose que ce qu'ils viennent précisément de faire ? Bref, l'affaire ne pouvait en rester là, et Bebel a foncé dans le tas. Il a remis tout simplement la question à l'ordre du jour, et on est actuellement en train d'en débattre. Bebel est de loin le plus clairvoyant et le plus profond de tous. Voilà quelque quinze ans que je corresponds avec lui et nous tombons presque toujours d'accord. Liebknecht en revanche, est très sclérosé dans ses idées : le vieux démocrate particulariste et fédéraliste du sud de l'Allemagne perce toujours chez lui, et ce qu'il y a de pire, il ne peut supporter que Bebel - qui le surpasse de loin - l'admette volontiers à ses côtés, certes, mais ne veuille plus se laisser diriger par lui. En outre, il a si mal organisé l'organe central du Vorwärts - surtout parce qu'il est jaloux de son leadership, car il veut tout diriger et, ne dirigeant rien en réalité, ne fait que semer le désordre - que ce journal qui pourrait être le premier à Berlin, est tout juste bon à procurer au parti 50 000 marks d'excédents, mais ne lui fait. gagner aucune influence politique. Liebknecht veut naturellement à toute force jouer à l'arbitre maintenant, et il s'en prend à Bebel, qui finira à mon avis par l'emporter. A Berlin, la direction ainsi que les éléments les meilleurs sont d'ores et déjà à ses côtés, et je suis persuadé que s'il en appelle à la masse du parti, il obtiendra la grande majorité. Pour l'heure, il faut attendre. Je voudrais aussi t'envoyer les élucubrations de Vollmar, etc., mais je ne dispose que d'un exemplaire pour mon usage personnel.


Fr. Engels à Victor Adler, 14 décembre 1894.

Ai-je besoin de te dire que je me suis réjoui de l'intervention énergique de Bebel après le morne congrès de Francfort et, de même, que Vollmar m'ait indirectement contraint à dire moi aussi mon petit mot dans l'affaire. Nous avons effectivement triomphé sur toute la ligne. D'abord Vollmar a arrêté sa polémique après les quatre articles de Bebel, ce qui témoigne déjà d'un net recul; puis ce fut le rejet par le comité directeur, et enfin la fraction repoussa sa prétention de statuer à la place du congrès. En somme, Vollmar essuya une défaite après l'autre dans sa troisième campagne. Cela suffirait à décourager même un ancien zouave du Pape [7]. Dans cette affaire, j'ai en outre écrit deux lettres à Liebknecht [8] qui ne lui auront certainement pas fait plaisir. Cet homme devient de plus en plus un frein. Il prétend qu'il a les nerfs les plus solides dans le parti : ils ne le sont que trop. Même son discours d'avant-hier au Reichstag a été mauvais [9]. On semble d'ailleurs s'en être aperçu au gouvernement : on veut manifestement le remettre en selle, en le poursuivant a posteriori pour avoir insulté Sa Majesté.

Au reste, cette histoire démontre que Guillaume Il et von Köller, ou bien sont complètement fous, ou bien travaillent systématiquement à préparer un coup d'État. Le discours de Hohenlohe démontre que celui-ci est un vieillard complètement niais, faible d'esprit et velléitaire, un simple homme de paille de Monsieur von Köller. Ce dernier est tout à fait le hobereau arrogant, prétentieux et borné, parfaitement capable de s'imaginer que ce brave petit Guillaume a les moyens de mettre fin à la « révolution » - et il exécutera les intentions de Sa Majesté en ce qui concerne la restauration de la plénitude de son pouvoir royal jusqu'à l'extrême limite. Et Guillaume est capable de répondre : Vous êtes mon homme ! Si cela se passe ainsi - et chaque jour il y a de nouveaux indices en ce sens - , alors vogue la galère ! (en fr.) et ce sera joyeux.


Notes

[1] Le lecteur trouvera le texte complet de la critique du programme agraire dans Friedrich Engels, La Question agraire en France et en Allemagne, Éditions Sociales, 1956, 30 p.

[2] Engels fait allusion à l'exposé de Paul Lafargue au congrès de Nantes du 14 au 16-09-1894, publié dans le supplément du 18-10-1894 du Sozialdemokrat sous le titre La Propriété paysanne et l'évolution économique.

[3] Dans une réunion de la seconde circonscription électorale de Berlin, le 14 novembre 1894, A. Bebel critiqua dans une longue intervention la position opportuniste prise par G. von Vollmar et la fraction bavaroise lors du congrès du parti de Francfort. Vollmar y avait défendu la pérennité de la petite propriété paysanne et proposé des mesures pour sa sauvegarde grâce à une collaboration entre l'État existant et la social-démocratie. Le discours de Bebel fut publié dans le Vorwärts du 16 octobre 1894 et la Critica sociale du 11 décembre 1894.

[4] Au congrès de Francfort, Vollmar avait souligné, la spécificité des « conditions bavaroises » et « la manière d'être bavaroise », qu'il opposait aux « camarades du Nord de l'Allemagne », en ironisant sur « l'esprit caporaliste de la Vieille - Prusses », etc.

[5] Dans l'article du 23 - 11 - 1894, la rédaction du Vorwärts écrivait qu'elle était en « opposition diamétrale » avec l'intervention de Bebel dans la deuxième circonscription de Berlin. Le 24, la rédaction revint pratiquement sur sa déclaration, en affirmant qu'elle n'en voulait qu'à « la position pessimiste de Bebel sur tout le déroulement des débats et le bas niveau théorique du congrès », mais que Liebknecht était « du même avis que Bebel depuis un quart de siècle » sur la question agraire et qu'ils avaient rédigé et signé en commun la résolution sur la tactique à adopter par les représentants parlementaires au congrès de Francfort.

[6] Le discours de Bebel souleva une vive polémique dans le parti et relança la discussion sur la question agraire. Vollmar et Grillenberger répondirent par une série d'articles dans la presse centrale et locale du parti. Bebel répondit à son tour par quatre articles qui parurent du 28-11 au 1-12-1894 dans le Vorwärts.

[7] Allusion au fait que von Vollmar avait suivi les cours du collège des bénédictins d'Augsbourg.

[8] Allusion à la lettre du 24-11-1894 à Liebknecht, reproduite dans ce recueil. La seconde lettre n'a pas été retrouvée.

[9] Le 12-12-1894, Liebknecht avait tenu un discours au Reichstag sur le projet de loi anti-subversive ainsi que l'accusation de lèse - majesté dont il était l'objet. Le Vorwärts reproduit des parties de ce discours le 13-12-1894. Dans ce même discours, Liebknecht avait évoqué le projet gouvernemental relatif aux modifications et adjonctions aux lois sur la répression des délits de presse. Ce projet prévoyait une peine de forteresse pour les incitations à la sédition, même lorsqu'elles n'étaient suivies d'aucun commencement d'exécution. Il aborda ensuite l'accusation de crime de lèse - majesté, dont il faisait l'objet.


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