L'Union populaire allemande pour la défense de la patrie et de la liberté, fondée sur le principe de la collaboration des classes avec la bénédiction de la Commission Centrale de ce qu'on appelle les syndicats libres, et d'autres organisations ouvrières, bleues, jaunes et noir-blanc-rouges, poursuit l'idéal « d'une sage politique réaliste dans un régime libre et démocratique ». Elle se donne un but purement prolétarien : « faire de l'Allemagne une grande puissance moderne », et souligne que le peuple allemand doit, à cette fin : 1° unir toutes ses forces (pour la guerre) ; 2° adopter une nouvelle orientation dans sa politique intérieure ; 3° avoir une politique extérieure très nette, conforme aux désirs du peuple et du gouvernement.
Il est à noter que cette organisation de paix sociale, qui a pour but d'augmenter la capacité de résistance du peuple allemand (Burgfrieden-Durchhalten-Gründung), met en vedette dans son appellation même le mot de « liberté », simple appât, tandis que son programme révèle, sans fard, sa seule raison d'être sérieuse. La guerre jusqu'au bout, jusqu'à la victoire totale (Durchhalten und Siegen), étant le moyen le plus sûr de supprimer toutes les libertés, le mot « liberté », employé dans l'appellation de l'Union, n'est qu'un mensonge, et le mot de « patrie », dans la signification que lui donne la classe dirigeante, est ici le seul à sa place. Pour être honnête, cette union dévrait s'appeler : « Union pour la patrie et contre la liberté », ou, plus clairement encore, « Union pour les classes dirigeantes et la guerre contre la paix et le droit des peuples ».
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