1910 |
Suite à la révolution de 1905, en plein reflux, la social-démocratie russe se réunifie pour un temps. |
Notes d'un publiciste
II. La « crise d’unification » à l’intérieur de notre parti
La dernière question que nous devons examiner pour élucider la « crise d'unification » que traverse notre parti a trait à ce que l'on appelle le menchévisme pro-parti et à la façon dont il convient d'analyser la signification de ce menchévisme.
Les conceptions des non-fractionnistes - ou mieux, qui souhaitent qu'on les considère comme tels - Ionov et Trotsky (n°12 de la Pravda et résolution de Vienne) sont extrêmement caractéristiques sous ce rapport. Trotsky veut ignorer obstinément le menchévisme pro-parti - comme l'indiquait déjà le n°13 de l'Organe central -, tandis qu'Ionov trahit la pensée « intime » de son compagnon d'idées en déclarant que la signification des interventions du « camarade Plékhanov » (Ionov veut ignorer les autres mencheviks pro-parti) « se ramène à « étayer » la lutte fractionnelle des bolcheviks, à une propagande en faveur de la « proclamation de la loi martiale dans le parti ».
Le caractère erroné de cette position de Trotsky et d'lonov aurait dû leur sauter aux yeux, ne serait-ce que parce qu'elle est démentie par les faits. D'après le n°13 de l’Organe central, dans sept, au moins, des groupes étrangers qui collaborent avec le parti (à Paris, Genève, Berne, Zürich, Liège, Nice et San Remo), on a vu s'insurger contre le Goloss des plékhanovistes, ou, plus exactement, des mencheviks pro-parti, qui réclamaient la suspension de ce périodique, en montrant le caractère liquidateur de la position idéologique adoptée par lui dans son n°19-20. Une évolution analogue est en train de se produire, quoique d'une manière peut-être moins apparente, parmi les militants de Russie. Garder le silence sur ces faits est chose ridicule. Essayer, malgré leur existence, de présenter la lutte de Plékhanov contre les tenants du Goloss comme une lutte « fractionnelle » de publicistes, signifie - objectivement - qu'on embrasse, contre le parti, la cause du groupe des indépendants-légalistes.
La thèse, nettement erronée et indéfendable, qu'ont adoptée les « conciliateurs » en question, aurait dû leur ouvrir les yeux sur la fausseté de leur point de départ, selon lequel la signification politique de l'unification au plénum aurait consisté dans l'accord avec « des personnes, des groupes et des institutions déterminés ». Il ne faut pas se laisser tromper par les formes externes des événements du parti et de leurs particularités, il faut savoir apprécier la signification idéologique et politique de ce qui se passe. A en juger par les apparences, un accord a été conclu avec les quidams du Goloss. En fait, la condition essentielle de cet accord était l'adoption, par les adeptes du Goloss, de la position de Plékhanov : c'est ce qui ressort clairement de l’analyse, faite plus haut, de la résolution relative à la situation dans le parti [39]. A en juger par les apparences, ce sont les adeptes du Goloss justement qui se sont trouvés être les représentants du menchévisme dans le parti, si l'on en juge, par exemple, par la composition de l'Organe central. En fait, l'Organe central a commencé à se transformer après le plénum en un organe où « collaboraient » bolcheviks du parti et plékhanovistes, face à l'opposition complète des gens du Goloss. Il en résulta un zigzag dans le développement de l'unification du parti : au début, on obtint comme une sorte de mixture conciliatrice, sans définition bien déterminée de la base idéologique de l'unification; mais par la suite, la logique des tendances politiques parvint à prendre le dessus, et la décantation des indépendants se trouva accélérée par l'octroi aux hommes du Goloss de concessions maximum lors du plénum.
Lorsque j'ai entendu au plénum et lu dans le Goloss (n°19-20, p.18) les attaques délirantes portées contre le mot d'ordre : « accord des fractions fortes pour lutter contre les liquidateurs de droite et de gauche » (ce mot d'ordre est donné par le Goloss entre guillemets, mais, pour on ne sait quelle raison, il n'est pas dit ouvertement que je l'ai défendu avant le plénum et au plénum), je me suis alors dit en moi-même : « abwarten ! », « wait and see » (qui vivra verra !). Patience, messieurs du Goloss, car vous voulez régler les comptes « en l'absence du patron » : il ne s'agit pas du fait que le plénum a donné à tous la possibilité de participer à l'accord, et non pas exclusivement aux fractions « fortes », à celles qui sont fortes par leur position idéologique et politique. Il s'agit de savoir si vos « patrons », c'est-à-dire les groupes d'indépendants-légalistes, permettront de transformer cette possibilité en réalité.
Quelques mois se sont écoulés et seuls des aveugles peuvent ne pas voir maintenant qu'en fait c'est justement l'« accord des fractions fortes » qui mène au parti unifié, qui le pousse de l'avant « à travers tous les obstacles ». Il doit en être ainsi, il ne peut qu'en être ainsi étant donné le rapport réel des forces dans le parti. Il ne fait aucun doute que dans un avenir immédiat ou bien toutes les institutions dirigeantes du parti seront formellement reconstruites de façon à traduire cet accord, ou bien la vie du parti et son unification se feront momentanément en dehors de ses institutions dirigeantes.
Certes, qualifier de « fraction forte » les mencheviks pro-parti peut sembler étrange au premier abord, car au moment actuel ce sont les gens du Goloss qui sont sans doute les plus forts, tout au moins à l'étranger. Mais nous autres, social-démocrates, nous ne jugeons pas de la force sur la façon dont s'expriment les groupes de l'étranger, dont se regroupent les écrivains menchéviques, nous en jugeons sur la position adoptée, selon que nous la voyons objectivement juste ou condamnée par la logique de la situation politique être subordonnée aux « indépendants ». Dans les années 1898-1900, les gens du Rabotchéïé Diélo [40] étaient plus forts que ceux de l'Iskra [41] aussi bien à l'étranger qu'en Russie, et, cependant, ils ne constituaient pas une « fraction forte ».
Maintenant, alors que les adeptes du Goloss ont mobilisé toutes leurs forces contre Plékhanov et ont rassemblé, contre lui, toutes leurs auges remplies d'ordures - y compris M. Potressov et les souvenirs de l'« offense » faite à Martov au cours des années 1901-1903 (sic !) -, maintenant leur impuissance devient particulièrement évidente. Axelrod et Cie avaient déjà pris un retard politique impossible à rattraper, quand ils éditèrent en avril, à l'étranger, leur recueil d'injures contre Plékhanov , alors qu'en Russie, la Nacha Zaria de février et le Vozroijénié de mars avaient posé le problème sur un tout autre plan, alors que Plékhanov, dans le n°13 de l'Organe central, était déjà passé de l'histoire de ses heurts avec les gens du Goloss à la lutte contre leur politique actuelle. Ces derniers se démènent de façon tout aussi impuissante, en évoquant de vieilles « offenses » (remontant jusqu'à 1901 !), que les gens du « Vpériod », qui continuent à en appeler aux bonnes âmes pour qu'on les protège du Centre bolchévique.
Et voyez comme nos « offensés » se trahissent de plus en plus en se démenant comme des possédés, en 1910, à la seule pensée d'un accord « Lénine-Plékhanov » (selon leur terminologie !), comme le faisait, il y a un an, Maximov, pour la même raison. Tout comme Maximov, les adeptes du Goloss s'efforcent de présenter la chose comme s'il s'agissait presque d'un accord personnel « entre Lénine et Plékhanov », les actes de ce dernier étant interprétés comme un « caprice insensé » (p.16 du Complément indispensable), comme une, « transformation de Saul en Paul », un « papillonnage », etc., etc. Martov rappelant les « cinq années d'activités » (ibid.) de Plékhanov dans le rôle de menchevik se met en quatre pour le compromettre (après coup) en raison de ce papillonnage, sans se rendre compte qu'en agissant ainsi, c'est lui-même qu'il couvre principalement de boue.
Dans ce même Complément indispensable, la rédaction collective du Goloss nous assure (p.32) que Plékhanov eut de la « grandeur » précisément au cours des cinq années en question (1904-1908). Considérez ce qui en résulte. Les mencheviks reconnaissent de la « grandeur » à Plékhanov , non pas pour les 20 années de son activité (comprises entre 1883 et 1903), époque où il était fidèle à lui-même, où il n'était ni un menchevik ni un bolchevik, mais seulement le fondateur de la social-démocratie; ils lui reconnaissent de la « grandeur » justement durant les cinq années, où, de l'aveu des mencheviks eux-mêmes, il « papillonnait », c'est-à-dire qu'il ne s'en tenait pas rigoureusement à la ligne menchévique. Il en résulte donc que sa « grandeur » a consisté dans le fait qu'il ne s'est pas enlisé entièrement dans le marais du menchévisme.
Or, précisément, ces cinq années d'histoire menchévique qu'Axelrod et Martov ont rappelées à leur propre détriment, contiennent une série de faits qui permettent d'expliquer la scission des mencheviks par des causes qui n'ont rien à voir avec les mesquines considérations personnelles sur lesquelles insiste Martov.
Plékhanov coopte Axelrod et Martov en 1903, déclarant, dans son article intitulé « Ce qu'il ne faut pas faire », paru dans le n°52 de l'Iskra, qu'il désire manœuvrer avec les opportunistes et les corriger au moyen de ces manœuvres. Ce faisant, il en arrive à attaquer les bolcheviks de la manière la plus violente. Fin 1904, il essaie de tirer d'affaire Axelrod qui, de toute évidence, a glissé vers le libéralisme (« Plan de campagne des zemstvos »), mais il s'y prend de telle manière qu'il ne dit pas un mot de perles aussi splendides que celle qui consiste à voir, dans les manifestations qui se sont déroulées devant les membres des zemstvos des « démonstrations d'un type supérieur » (dans la brochure intitulée « Lettre au Comité central », publiée à l'usage exclusif des membres du parti). Au printemps 1905, Plékhanov comprend qu'il n'y a rien à espérer des « manœuvres » en question et quitte les mencheviks; il fonde alors ses Cahiers, prône l'alliance avec les bolcheviks. Le n°3 des Cahiers (novembre 1905) n'a plus rien de menchévique.
Après avoir perdu un an et demi environ à manœuvrer avec les opportunistes à l'intérieur du parti (de la fin 1903 au printemps 1905), Plékhanov , au début de 1906 et dans le courant de l'année 1907, entreprend de manœuvrer avec les cadets. Ce faisant, il en arrive à des extrémités opportunistes qui dépassent de beaucoup celles des autres mencheviks. Mais lorsque lui qui avait prôné les « manœuvres » l'époque de la I° Douma, après sa dissolution propose dans le n°6 des Cahiers un accord des partis révolutionnaires en vue de lutter pour une Assemblée constituante, alors le Prolétari (n°2, 29 août 1906, article intitulé « Une tactique hésitante ») remarque immédiatement qu'il s'agit d’une position qui n'a absolument rien de menchévique [42].
S'il faut en croire le récit de Tchérévanine cité déjà par moi dans la préface du recueil En douze ans, Plékhanov combattrait au Congrès de Londres du printemps 1907, contre l'anarchisme sur le plan de l'organisation des mencheviks [43]. Il lui faut un « congrès ouvrier » en tant que manœuvre pour le développement du parti, et non contre le parti. Dans la seconde moitié de l'année 1907, nous dit Martov dans le Complément indispensable, Plékhanov « se voit dans l'obligation de verser des flots d'éloquence » pour admettre la nécessité d'un organe illégal (c'est-à-dire pro-parti) des mencheviks, contre l'opinion d'Axelrod (qui, visiblement, avait une préférence pour les organes légaux, c'est-à-dire en fait, non pro-parti). En 1908, le conflit à propos de l'article de Potressov sert de prétexte à Plékhanov pour rompre avec les liquidateurs.
Que veulent dire tous ces faits ? Ils veulent dire que la scission actuelle des mencheviks n'est pas accidentelle mais bien inévitable. Les « manœuvres » ne sauraient absoudre celui qui a commis des fautes en leur nom et je ne retire rien de ce que j'ai écrit à propos des erreurs de Plékhanov . Mais ces « manœuvres » expliquent pourquoi certains mencheviks peuvent facilement rejoindre les indépendants, alors que, pour d'autres, c'est difficile ou même impossible. Le social-démocrate qui, par ses manœuvres entraîne dans le sillage des cadets la classe ouvrière, lui cause un non moindre préjudice que celui qui agit ainsi en vertu d'un penchant immanent pour l'opportunisme. Seulement, le premier saura, pourra, aura le temps de s'arrêter, alors que le second tombera dans le précipice. Un proverbe russe dit : forcez tel homme à prier Dieu et il se brisera le front. Plékhanov aurait pu dire : forcez Potressov et Dan à tourner à droite par manœuvre, et ils le feront par principe.
Ce à quoi se sont arrêtés certains mencheviks justifie pleinement leur appellation de « mencheviks pro-parti ». Ils se sont arrêtés à la lutte pour le parti, c'est-à-dire contre les indépendants-légalistes. Voilà la question simple et claire que M. Potressov et la rédaction du Goloss Sotsial-Démokrata s'efforcent en vain d'éluder dans le Complément indispensable.
Engels lui aussi a lutté contre la S.D.F. [44] (les social-démocrates anglais), essaie d'expliquer Potressov (p.24). Pur sophisme, cher ami. Engels œuvrait au redressement du parti [45] ; mais, vous, vous n'indiquez pas comment réaliser ce redressement, vous ne dites même pas franchement si, à l'heure actuelle, le parti social-démocrate illégal a sa raison d'être, si le P.O.S.D.R. est utile ou non. Devant Stolypine, vous dites que non (Nacha Zaria); devant les membres du parti, dans la presse illégale, vous n'osez pas vous exprimer de la sorte, vous louvoyez et vous tournicotez.
« Lénine-Plékhanov préconisent la guerre contre les nouvelles formes du mouvement ouvrier » (p.31); « nous prenons comme point de départ la situation, les conditions et les requêtes du mouvement authentiquement ouvrier » (p.32), assure la rédaction. Pur sophisme, cher ami. Vous avez vous-mêmes reconnu que le plénum a tout fait pour reconnaître ces formes nouvelles, et les bolcheviks eux-mêmes en ont donné la preuve par la lutte qu'ils ont menée avant le plénum. Ce qui cause notre désaccord, ce n'est pas la question de savoir si des « formes nouvelles » sont nécessaires, s'il y a lieu de faire un travail légal, s'il convient ,de fonder des sociétés légales, non, ce n'est absolument pas pour cela que nous ne sommes pas d'accord. Nous sommes en désaccord sur la question de savoir si on peut permettre aux légalistes qui accomplissent pareil travail, le groupe Mikhaïl et Cie, le groupe de Potressov et Cie, par exemple, de se considérer comme des social-démocrates, en étant indépendants du parti des social-démocrates, ou si, au contraire, les pro-parti social-démocrates sont obligés de reconnaître le parti, de prôner sa nécessité, de travailler en son sein, de contribuer à son organisation, de fonder des cellules illégales partout et dans toutes les associations pour établir des relations régulières avec le parti, etc. Vous comprenez parfaitement que nous divergeons actuellement - après le plénum -, à cause de cela uniquement.
Cet effort que nous accomplissons afin de nous rapprocher des mencheviks pro-parti, afin de nous mettre d'accord pour lutter ensemble en faveur du parti et contre les indépendants, les adeptes du Goloss tentent de le présenter comme une alliance personnelle « Lénine-Plékhanov ». Ils abreuvent d'injures l'auteur de l'article contre Potressov, publié dans le n°47-48 du Prolétari, en raison de son ton de « courtisan flatteur », « qui spécule sur l'accord » avec Plékhanov.
Je prends cet article et je lis, page 7 :
« Il est certain que toutes les erreurs qu'a commises Plékhanov au moment de la révolution découlent justement du fait qu'il ne s'est pas tenu à la ligne qu'il avait lui-même suivie dans la vieille Iskra. »
Que les lecteurs jugent et ce qui est le plus proche de « flatterie », et de la « spéculation » : est-ce l'indication nette de ce que les mencheviks considèrent comme une faute de Plékhanov ou est-ce le fait de parler de la « grandeur » de Plékhanov à propos justement du moment où il était un menchevik et où il « papillonnait », selon l'expression des mencheviks eux-mêmes.
« Plékhanov sera à nos côtés », écrit la rédaction du Goloss Sotsial-Démokrata, quand « on verra revenir le temps des actions politiques responsables » (les italiques appartiennent au Goloss) (p.32 du Complément indispensable).
C'est là de l'analphabétisme politique, mais pour ce qui est de la « spéculation », c'est assez clair. C'est de l'analphabétisme, parce que l'époque actuelle comporte justement, pour les anciens chefs, cent fois plus de responsabilités politiques que l'époque de lutte ouverte, où la masse trouve bien plus facilement elle-même sa voie. C'est clair pour ce qui est de la spéculation, parce qu'on est prêt à reconnaître en Plékhanov un menchevik, dès qu'il aura recommencé à « manœuvrer ».
Nous nous étonnons de ce que les gens du Goloss ne comprennent pas la signification que prennent de semblables sorties de leur part mises en regard, par exemple, de la phrase suivante d'Axelrod : « Nous n'avons pas voulu nous abaisser » (devant Plékhanov ) « au rôle de larbins obséquieux » (p.19). Or justement, vous vous comportez comme cette espèce de gens à laquelle cette phrase fait allusion. Votre attitude envers Plékhanov correspond précisément à la « formule » de ces gens : « fais ami-ami, ou gare à ta mâchoire ».
Cinq années durant, vous avez demandé qu'on fasse « ami-ami »; maintenant, sur 32 pages grand format, vous frappez « à la mâchoire », annonçant à la page 32 vos « bonnes dispositions » : nous sommes prêts à le considérer de nouveau comme menchevik, et faire « ami-ami ».
En ce qui nous concerne, nous sommes en droit de déclarer qu'à l'époque où il « papillonnait », Plékhanov ne fut jamais un bolchevik. Nous ne pensons pas qu'il soit un bolchevik et jamais nous ne le considérerons comme tel. Par contre, nous le considérons comme un menchevik pro-parti, de même que n'importe quel menchevik capable de s'insurger contre le groupe des indépendants-légalistes et de lutter contre lui jusqu'au bout. Dans les temps difficiles que nous vivons, alors que l'ordre du jour prescrit la lutte pour le marxisme sur le terrain théorique et la lutte pour le parti sur le terrain pratique du mouvement ouvrier, nous pensons qu'il est du devoir de tous les bolcheviks de faire leur possible pour se rapprocher de semblables social-démocrates.
Notes
[39] Sur les quatre mencheviks membres du Comité central qui étaient présents au plénum, deux ont tenté l'impossible pour faire en sorte que les adeptes du Goloss, après avoir bénéficié des concessions maximum, adoptent, en fait, la position de Plékhanov. Cela ne signifie pas que ces deux mencheviks fussent des pro-parti convaincus, qu'ils fussent assurés de ne point revenir à la tendance du Goloss. Cela signifie que le menchévisme en était pris à un moment où il ne lui était pas encore possible d'abandonner l'attitude pro-parti. (Note de l’auteur)
[40] Rabotchéïé Diélo (La cause ouvrière) : revue socialiste « économiste »
proche des révisionnistes allemands.
[41] Iskra (l’Etincelle) : premier journal marxiste de Russie, fondé par Lénine en 1900. Passe aux mains des menchéviques en 1903.
[42] Voir V. Lénine, œuvres, Paris-Moscou, t. 11, pp.179-183.
[43] Ibid., t. 13, pp.95-115. (N.R.)
[44] Social-Democratic Federation. (N.R.)
[45] Cf. F. Engels : « Le 4 mai à Londres » ainsi que ses lettres à F.-A. Sorge du 29/11/1886 et 11/05/1889. La S.D.F. regroupait réformistes (Hyndman…) et marxistes. Engels reprochait à la direction de la S.D.F. d’être coupée de la masse du mouvement ouvrier anglais et d’ignorer ses spécificités.