1922

Source : Le bulletin communiste, numéro 18 (troisième année), 29 avril 1922.

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Internationale Communiste

Participation de l'I.C. à la Conférence Internationale de toutes les organisations ouvrières

Conférence de l'Exécutif élargi (21 février – 4 mars 1922)


L'Exécutif élargi de l'Internationale Communiste ayant pris connaissance de la proposition de l'Union Viennoise des Partis Socialistes se prononce pour la participation des partis de l'Internationale Communiste à la Conférence projetée.

L'Exécutif élargi de l'Internationale Communiste propose, pour sa part, de faire participer à la Conférence également toutes les confédérations et associations syndicales, tant nationales qu'internationales : l'Internationale syndicale rouge, l'Internationale syndicale d'Amsterdam, la C.G.T. unitaire française, l'Union syndicale italienne, la Federation of Labour d'Amérique et d'autres associations syndicales autonomes. L'Internationale Communiste croit en outre nécessaire d'inviter à la Conférence les principales organisations syndicalistes anarchistes, les I.W.W., les Shop Stewards, les Conseils d'usines, etc. La Conférence internationale doit devenir une représentation effective et universelle de toutes les organisations ouvrières du monde. La Conférence mondiale des organisations ouvrières doit se poser une seule grande tâche : l'organisation de la lutte défensive de la classe ouvrière contre le capital international.

Les capitalistes du monde entier sont passés à une offensive systématique contre la classe ouvrière. Partout les salaires sont réduits, le temps du travail allongé, le misère des chômeurs croît, les impôts et le renchérissement. augmentent. L'impérialisme mondial met à profit les divisions dans le sein de la classe ouvrière et essaie de mettre sur les épaules de la classe ouvrière le poids des conséquences financières et économiques de la boucherie mondiale.

La politique impérialiste, continuée après la guerre, et qui trouve son expression la plus frappante dans le traité de Versailles, divisa le monde en de nouveaux camps rivaux, elle conduit a de nouvelles tentatives d'alliances impérialistes qui, fatalement, doivent engendrer de nouvelles guerres. Washington et Gênes sont des étapes de cette nouvelle expédition de pillage de l'impérialisme mondial, des ateliers où se forgent les guerres futures.

Même les chefs de l'Union internationale des ouvriers du transport (affiliés a Amsterdam) et récemment aussi ceux de la Fédération internationale du métal (également affiliés à Amsterdam) dénoncent devant le prolétariat l'imminence de ce danger.

En face d'une telle situation, il est nécessaire que tous les ouvriers resserrent sans tarder leurs rangs pour la défense de leurs intérêts les plus élémentaires et primordiaux. Celui qui, dans ces conditions, repousse la formation de l'unité du front de tous lus ouvriers, prouve par là même qu'il est partisan de l'unité de front des ouvriers avec la bourgeoisie.

L'Internationale Communiste propose de ne traiter à la Conférence internationale prochaine que les questions qui se rapportent à l'action pratique immédiate des masses ouvrières. L'ordre du jour de la Conférence internationale ne peut avoir qu'un seul objectif, celui d'assurer l'unité dans l'action des masses ouvrières telle qu'elle peut être immédiatement réalisée malgré les divergences essentielles d'ordre politique existantes.

Les ouvriers qui se rendent entièrement compte des motifs profonds de ces divergences exigent néanmoins avec la grande majorité de la classe ouvrière l'unité dans l'action pour la défense des intérêts urgents et vitaux du prolétariat. Cette volonté impérieuse qui jaillit des profondeurs des masses ouvrières se trouve en concordance complète avec l'attitude de l'Internationale Communiste.

L'Internationale Communiste maintient entièrement sa conception fondamentale des tâches de la classe ouvrière dans la période révolutionnaire actuelle. Elle proclame que seuls, la dictature du prolétariat et le système soviétique peuvent faire sortir le monde de l'anarchie capitaliste. Mais elle sait également que lu chemin conduisant à la bataille finale passe par la lutte des masses ouvrières unies contre les attaques de la classe capitaliste ; et c'est pourquoi elle est prête à participer a une conférence internationale qui se mettrait au service des actions unies du prolétariat.

L'Internationale Communiste accepte l'ordre du jour de la Confèrence proposé par l'Internationale de Vienne : lutte défensive contre l'offensive capitaliste et lutte contre la réaction, et propose de le compléter par les points suivants. 1° préparation de la lutte contre les nouvelles guerres impérialistes (voir les résolutions des associations syndicales affiliées à Amsterdam) ; 2° l'action de secours pour la reconstitution de la vie économique dans la République des Soviets de Russie (voir le manifeste de l'Internationale d'Amsterdam, notamment celui relatif au secours aux affamés) ; 3° la reconstruction des régions dévastées et les traités impérialistes de Versailles.

L'Exécutif élargi est d'avis que, en présence de toute la situation mondiale, il est nécessaire que la Conférence internationale des organisations ouvrières se réunisse en même temps que la Conférence économique des gouvernements à Gènes, comme cela a déjà été suggéré, sur la proposition de Stauning, par le parti socialiste du Danemark appartenant a la 2e Internationale.

La marche des événements assure la victoire des idées communistes dans le sein du prolétariat du monde entier. Plus rapide sera le groupement des grandes masses de la classe ouvrière pour la défense de ses intérêts les plus élémentaires, plus proche sera la victoire du communisme.

Le nouveau Presidium


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