1971

"L'histoire du K.P.D. (...) n'est pas l'épopée en noir et blanc du combat mené par les justes contre les méchants, opportunistes de droite ou sectaires de gauche. (...) Elle représente un moment dans la lutte du mouvement ouvrier allemand pour sa conscience et son existence et ne peut être comprise en dehors de la crise de la social-démocratie, longtemps larvée et sous-jacente, manifeste et publique à partir de 1914."


Révolution en Allemagne

Pierre Broué

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Essai de définition du rôle d'un parti communiste


XXIV: La scission du parti italien

La crise dont les symptômes s'accumulaient depuis des mois au sein du V.K.P.D. explose finalement à propos d'une question non allemande, celle de la scission du P.S.I. au congrès de Livourne : d'une part, en effet, aucun problème « national » ne semblait étranger à un parti ou un militant communiste ; d'autre part, le terrain était plus favorable aux adversaires de Levi dans la mesure où les représentants de l'exécutif possédaient mieux les éléments de la « question italienne » que les dirigeants allemands.

Le parti socialiste italien avait été le seul parti social-démocrate d'Europe à s'être tenu, en 1914, à l'écart du courant chauvin —  où son renégat, Benito Mussolini, avait en revanche pris une place éminente. Il avait été en partie à l'origine de la conférence de Zimmerwald, au cours de laquelle il avait joué un rôle important et avait été le premier parti de masses à adhérer à l'Internationale communiste dès 1919, avant même l'adoption des vingt et une conditions. Il avait donc conservé dans ses rangs ses « réformistes », groupés autour de Turati. Son principal dirigeant, Serrati, était en fait un « centriste de gauche » : cela ne l'avait pas empêché d'être l'un des grands hommes du 2° congrès mondial au cours duquel il avait souscrit aux vingt et une conditions, s'engageant à les appliquer en Italie à condition d'avoir le choix du moment pour procéder à l'expulsion des turatistes.

Pourtant, dès son retour en Italie, sa détermination semble faiblir. L'échec de la grande grève des métallos du Nord en septembre 1920 — avec occupation et remise en marche des usines — dans lequel l'exécutif dénonce la responsabilité des réformistes, pourrait fournir l'occasion de les exclure : c'est en tout cas ce que l'exécutif rappelle avec de plus en plus d'insistance. Mais Serrati redoute apparemment qu'une scission — conséquence prévisible de l'exclusion de Turati et de ses partisans — ne soit pas comprise par les travailleurs socialistes et qu'elle contribue seulement à accentuer le découragement consécutif à l'échec de septembre [1]. Il reste donc sourd aux injonctions de l'exécutif et soutient qu'il est nécessaire, afin de réaliser les meilleures conditions possibles dans l'exclusion des réformistes, d'attendre un nouvel exemple de leur trahison [2]. Cette résistance nourrit, bien entendu, une méfiance croissante de la part de l'exécutif, et provoque les protestations indignées d'une gauche qu'animent entre autres Gramsci et ses compagnons de l'Ordine Nuovo, mais aussi Bordiga, partisan du boycottage des élections au Parlement, et le député Bombacci, dont la curieuse personnalité avait provoqué bien des réserves au sein des délégations au 2° congrès mondial [3].

L'affaire n'est pas seulement italienne. Serrati se plaint en effet ouvertement de la façon dont l'exécutif conçoit le travail d'informateurs de ses représentants auprès des partis, de l'absence de contrôle exercé par ces partis sur les informations ainsi adressées à l'exécutif. Il va jusqu'à écrire :

« Il s'est constitué ainsi dans l'Internationale communiste une sorte de franc-maçonnerie rouge qui opère dans le silence et le mystère d'autant plus dangereuse qu'elle est irresponsable » [4]

Or, sur ce terrain, il se rencontre avec Levi, pour qui la découverte, dans le bureau de Radek à Moscou, des rapports sur Ie V.K.P.D. adressés à l'exécutif par Thomas, a été un sujet de vif mécontentement [5]. Il n'est pas exclu qu'on ait envisagé à l'exécutif l'hypothèse d'un « complot » ou, en tout cas, d'une action concertée entre Levi et Serrati : ce sont toujours ces deux hommes que l'on évoque ensemble quand, à l'exécutif, on parle du danger « de droite » [6].

Au congrès du parti socialiste italien qui se tient à Livourne à partir du 15 janvier 1921, tous ces problèmes vont être posés simultanément. Les délégués de l'exécutif, le Hongrois Rákosi et le Bulgare Kabaktchiev [7] ont pour instructions de faire appliquer sans délai les vingt et une conditions et particulièrement celle qui concerne l'exclusion des réformistes, avec Serrati si possible, sans lui si nécessaire [8]. Au cours de la préparation du congrès, trois tendances se sont dégagées. Les réformistes réclament l'exclusion des anarchistes et des francs-maçons, prennent position contre la dictature du prolétariat et condamnent « l'emploi de la violence et des moyens illégaux dans la lutte pour la conquête du pouvoir politique » [9]. Les « communistes » — Bordiga, Gramsci, Bombacci — réclament l'application immédiate et dans leur intégralité des vingt et une conditions, particulièrement l'exclusion des réformistes et le changement de l'étiquette du parti en « parti communiste » [10]. Quant à Serrati, chef de file des « communistes unitaires », il déclare accepter les vingt et une conditions, mais souhaite pouvoir les interpréter et les appliquer « conformément au contexte et à l'Histoire du pays ». En outre, considérant que le P.S.I. n'a pas « souillé son drapeau pendant la guerre », il propose de lui conserver son étiquette de « socialiste », « pour éviter que les renégats d'hier ou de demain ne s'emparent du nom glorieux (…) sous lequel le connaissent les masses prolétariennes » [11].

Après de longs débats, et sans qu'aucun regroupement soit apparu possible, les trois motions s'affrontent dans le vote : celle de Serrati recueille 98 028 voix, celle des communistes 58 173, celle des réformistes 14 695 [12]. Tandis que la majorité renouvelle son adhésion à l'Internationale communiste, la minorité des délégués communistes quitte la salle du congrès et procède à la fondation  du parti communiste d'Italie dont le premier congrès s'ouvre ainsi, dans le même immeuble, le 21 janvier : Bordiga, Gramsci, Terracini, Bombacci en sont les dirigeants les plus en vue ; Rákosi  et Kabaktchiev le reconnaissent immédiatement section de l'Internationale communiste, le P.S.I. étant ipso facto exclu [13]. La scission est consommée : l'Internationale communiste perd plusieurs centaines de milliers d'ouvriers révolutionnaires qui demeurent dans le P.S.I. avec Serrati ou abandonnent l'activité politique. Plus inquiétant encore pour des hommes comme Levi : le drapeau du communisme en Italie passe dans les mains de gauchistes notoires comme Bordiga. Commentant les premières conséquences de la scission de Livourne qui s'ajoutent à celles de la défaite des métallos du Nord, Robert Paris dit que c'est « un Caporetto de plus, face à la montée du fascisme » [14].

La centrale du V.K.P.D. avait discuté de la situation dans le P.S.I. à la veille du congrès de Livourne. Levi, pour sa part, considérait la scission comme inévitable, mais souhaitait que tout soit fait pour repousser le plus loin possible à droite la ligne de clivage, afin de conserver au sein de l'Internationale la majorité des travailleurs influencés par Serrati et ne pas livrer la section italienne à l'emprise exclusive des gauchistes. C'est pourquoi, tout en estimant nécessaire de tout faire pour que Serrati se décide à exclure les turatistes, il s'était prononcé, et la centrale avec lui, pour la recherche d'un accord avec Serrati, fût-ce au prix de certaines concessions. A la veille de son départ, il a une conversation avec Radek, qui ignore encore la position précise de l'exécutif sur ce point : Radek estime correcte la position de la centrale, et les deux hommes se mettent d'accord sur Ia nécessité d'éviter un conflit aigu au cas où l'exécutif adopterait une position différente [15]. Levi vient à peine de prendre la route de l'Italie que parvient à Berlin un télégramme de Moscou enjoignant de mener contre Serrati « le combat le plus décidé » [16].

A Livourne, Levi va se trouver tout de suite en conflit avec Ies représentants de l'exécutif. Ceux-ci, en effet, se refusent à toute modification de la motion Bordiga qui permettrait de diviser Ie bloc serratiste et, au cours de son intervention au congrès, Kabaktchiev réserve tous ses coups à ce dernier [17]. Levi a plusieurs conversations, sans témoin, avec Serrati, au cours desquelles il dit avoir tenté de le convaincre de la nécessité d'exclure les réformistes [18], mais où Rákosi l'accusera d'avoir encouragé Serrati à tenir tête à l'exécutif, allant jusqu'à lui montrer une lettre de Clara Zetkin recommandant cette attitude [19].

Quoi qu'il en soit, Levi se contente d'une intervention purement formelle de type « salut fraternel », et repart sans avoir ni ouvert les hostilités ni appuyé les représentants de l'exécutif, persuadé cependant qu'une grave erreur a été commise. Il pense l'exécutif mal informé de la situation réelle dans le parti italien — Serrati lui a raconté que Bombacci n'hésitait pas à embrasser Turati en plein Parlement [20] — et semble convaincu que ses représentants ont, sinon outrepassé leur mandat, du moins rempli leur mission avec une excessive rigidité ; mais tout peut être rattrapé si l'exécutif examine sérieusement le dossier [21]. C'est apparemment dans cet esprit qu'il analyse pour Die Rote Fahne les résultats du congrès de Livourne, dont il dresse un bilan critique : la scission était inévitable, mais pas sous la forme où elle s'est produite, puisque l'élite des ouvriers partisans de la III° Internationale se trouve maintenant en dehors de ses rangs, sans doute pour le plus grand profit des entreprises centristes [22]. Radek lui répond longuement, et sur un ton très sec, trois jours tard: pour lui, les ouvriers qui étaient partisans de l'Internationale et ont suivi Serrati n'en étaient partisans qu'en paroles, et l'élite des ouvriers révolutionnaires d'Italie est celle qui est aujourd'hui dans le nouveau parti communiste [23]. La discussion est publique, le conflit semble ouvert.

Il commence par un éclat au sein d'une réunion de la centrale que Radek a réclamée d'urgence et qui se tient le 25 janvier [24]. Levi est irrité des attaques personnelles contre lui de l'article de Radek, alors que l'article incriminé reflétait la position de la centrale. Radek, hors de lui, réplique que l'article de Levi est « une attaque consciente contre l'exécutif », et il menace :

« Avant que vous puissiez nous attaquer, nous vous devancerons et nous tirerons l'épée contre vous » [25].

Le ton des attaques, la tournure personnelle des reproches de Radek sont si vifs que Levi quitte la séance. Dès le lendemain, Radek recule et lui adresse une lettre d'excuses pour la forme de son intervention [26]. Levi n'est pas satisfait pour autant : dans une réponse personnelle, il rappelle à Radek dans quelles conditions ils avaient été d'accord — en présence de Daümig — sur la question italienne, à la veille de son départ pour Livourne, et comment les nouvelles « instructions » de l'exécutif sont arrivées alors qu'il était déjà en route. Il proteste contre l'interprétation donnée par Radek à son article, se défend d'avoir voulu « attaquer » l'exécutif, dont il affirme que les erreurs seront corrigées à Moscou même, mais il exige de Radek des réponses précises. L'une concerne le sens exact des menaces proférées contre lui à la réunion du 25, l'autre est de savoir si oui ou non, lui, Levi, jouit encore de la confiance de l'exécutif pour diriger le parti allemand [27].

Nous ne possédons aucune réponse de Radek, mais l'incident semble avoir finalement déblayé le terrain. C'est dans une atmosphère plus détendue que se déroule le 28 janvier une nouvelle réunion de la centrale, toujours avec la participation de Radek. Celui-ci — qui apparaît dans le protocole sous le nom de Max [28]  — présente une longue analyse de la situation politique, ne dissimulant pas les désaccords qui se manifestent au sein de l'exécutif contre les gauchistes — qu'il appelle « ceux du Sud-Est » —, il pense pour sa part que l'Allemagne et l'Italie sont les deux secteurs décisifs de la révolution européenne. Mais tout dépend du la capacité des communistes italiens et allemands à donner forme à des mouvements de masse, de leur solidité, de leur volonté d'agir. Il admet sans peine que l'exécutif cherche, par tous les moyens, à « activer » le parti allemand, mais nie que cette volonté résulte en quoi que ce soit des difficultés internes de la Russie soviétique ou d'un souci de diversion. Ce qui importe pour lui, c'est que les communistes allemands et italiens soient capables de prendre le pouvoir avant que ne s'abatte sur leurs pays la catastrophe économique qui les menace. L'exécutif veut un rapprochement avec le K.A.P.D., parce qu'il s'inquiète de la détérioration de la situation dans le parti allemand, qu'il ne juge pas prêt à l'action, comme le démontre à ses yeux le fait que le comité central n'ait pas été capable, depuis le 7 janvier, de discuter la lettre ouverte.

Il explique la vivacité de sa réaction contre Levi par le sentiment qu'il a eu que c'était la solidarité même avec l'exécutif qui était mise en cause :

« Ce qui a surtout provoqué de ma part la vigueur de ma polémique contre Levi, ce n'était pas notre désaccord sur la question italienne, mais plutôt le problème des relations avec l'Internationale communiste tel qu'il m'est apparu, non pas tellement dans qui a été imprimé, mais dans les discussions réelles. Inutile de dire que je n'ai pas voué une allégeance aveugle au comité exécutif. J'ai donné et j ai reçu ma part de coups, mais il y a critique et critique » [29].

La centrale allemande doit se prononcer nettement, sur la question de savoir si l'exécutif a raison quand, dans sa ligne politique générale, il situe à droite le danger principal ; il faudra ensuite poser la question des relations entre le V.K.P.D. et l'I.C. et faire des propositions concrètes. Il plaide :

«. L'Internationale communiste n'est pas un acte isolé, mais un processus continu. En 1919, elle n'était qu'un cri de ralliement, aujourd'hui, elle est soutenue par un parti allemand d'un demi-million de membres. ( ... ) Dans ces conditions, il est inadmissible de supposer que l'exécutif ne puisse être amené à corriger des erreurs politiques par une politique ouverte, claire et sans équivoque, par les mots : « Pas d'accord. » Il est encore plus grave de croire que nous ne pouvons même pas changer son mode d'organisation » [30].

Loin de se faire le défenseur inconditionnel de l'exécutif, il insiste sur les difficultés rencontrées, sur la nécessité, de la part des dirigeants des partis, de faire des critiques qui soient constructives :

« Il y a beaucoup à faire pour atténuer les difficultés. A mon avis, le malaise de l'exécutif vient de ce qu'il est dans un pays engagé dans une lutte révolutionnaire. Il ne faudrait pas le blâmer parce qu'il lance des oukases, mais parce qu'il n'intervient pas. Il n'intervient que quand il y a une crise aiguë. (...) Il nous faut exprimer nos critiques et. nos opinions de façon positive. Il faut résoudre ces questions sur le plan de l'organisation. Après le parti russe, vous êtes le plus grand parti de l'Internationale vous avez la même part de responsabilité que le parti russe » [31].

Levi répond sur un ton apaisant à cette intervention conciliante. Mais il maintient intégralement ce qu'il a exprimé dans sa lettre personnelle du 27 février à Radek au sujet du refus d'entamer un débat politique :

« L'exécutif corrigera ses erreurs. Cette correction ne peut venir que de Russie » [32].

Il se déclare en général d'accord avec les opinions formulées par Radek, et précise qu'il est hostile à un éventuel transfert de l'exécutif hors de Russie, mais il ne partage pas son opinion sur la façon de régler les difficultés présentes. Tout en se défendant d'être sceptique, il indique qu'il existe à ses yeux deux types de maladies : celles que l'on peut guérir sur-le-champ avec de traitements appropriés, et les autres, pour lesquelles il est nécessaire d'attendre. Le malaise dans les relations avec l'exécutif est du second type, et il explique pourquoi :

« Mes relations avec Zinoviev se sont légèrement améliorées depuis son séjour en Allemagne, mais je dois le répéter ici : nous nous trouvons devant une certaine méfiance, et toute tentative de notre part de critiquer des erreurs sera interprétée seulement comme un acte d'opposition à l'Internationale communiste. ( ... ) Cette discussion m'a ouvert les yeux : le camarade Max s'est emballé pendant la discussion, et on a vu surgir des thèmes qui sont vigoureux et vivants à Moscou. En fonction de tous ces faits, je crois que nous aggraverions la maladie au lieu de favoriser la guérison en exprimant ce qu'on appelle des critiques positives » [33].

Peut-être parce qu'il escompte le secours de Lénine, petit être parce qu'il n'a pas envie de se battre sur un terrain extérieur à la politique de son parti, Levi refuse donc obstinément l'affrontement, et Radek va pousser à son avantage cette dérobade. Deux résolutions sont en effet en présence. Celle de Levi rappelle son accord de principe avec la nécessité d'appliquer les conditions d'admission et d'exclure les réformistes du parti italien, mais affirme que le maintien de l'unité des communistes italiens est nécessaire, ce qui signifie que la scission d'avec la gauche serratiste a été une erreur :

« Le V.K.P.D. déclare que, dans la perspective de l'unité des communistes italiens, aucun prix ne serait trop élevé pour l'acceptation du fait que les réformistes italiens demeurent encore dans le parti » [34].

Radek, de son côté, dépose une résolution qui approuve les décisions de l'exécutif, la « mise au pied du mur » des partisans de Serrati qui permet de les qualifier de « centristes » et par conséquent la reconnaissance du parti communiste italien comme le seul parti affilié en Italie à l'Internationale [35].

Radek adresse alors une nouvelle lettre aux présidents du parti Levi et Däumig. La résolution de Levi est à ses yeux inacceptable car elle ne se prononce ni sur les causes de la scission de Livourne, ni sur l'exclusion des serratistes, qui sont des faits acquis. Elle parle de Serrati et de son groupe comme s'ils étaient « communistes » et ne mentionne pas en revanche les « communistes italiens ». Il la considère donc comme une déclaration d'hostilité aux communistes italiens et à l'exécutif, une tentative d'introduire « les mœurs de l'U.S.P.D. dans le V.K.P.D. ». Il oppose cette résolution à celle de Levi et conclut :

« Mieux vaut que le président du parti soit pour une fois mis en minorité au sein de la centrale que si celle-ci, par désir de le soutenir, en venait non seulement à adopter une position centriste, mais encore à le cacher au parti » [36].

Acculé, Levi fait un autre pas en arrière et retire sa résolution. Radek accepte un amendement, présenté par Clara Zetkin, introduisant deux paragraphes qui se prononcent pour une réunification entre le parti communiste italien et « les éléments commun du groupe Serrati demeurés dans le parti socialiste » [37]. Cette unanimité, qui peut paraître factice, a pourtant une base réelle : Clara Zetkin, qui approuve l'exclusion des turatistes et reproche à Serrati d'avoir préféré les réformistes aux révolutionnaires, désire avant tout, comme Levi, garder ouverte aux serratistes la porte de l'Internationale [38], et rien n'indique que Radek y soit opposé. L'incident créé par la scission italienne semble donc clos. Levi, satisfait que Radek n'ait pas exprimé la « défiance » qu'il redoutait et ait regretté la forme de ses attaques, demeure à la tête du parti.

En fait, la résolution de Clara Zetkin [39], adoptée à l'unanimité et sans objection de Radek, sur la nécessaire amélioration du fonctionnement de l'exécutif et de ses rapports avec les différents communistes semble mieux poser les problèmes réels et laisser espérer une issue positive à la crise. Elle précise qu'il n'est pas question de remettre en cause le fait que le siège de l'exécutif trouve à Moscou, « capitale du premier état prolétarien ». Mais elle souligne les difficultés qui en découlent pour une réelle direction de l'Internationale par son exécutif, difficultés qui proviennent tant des obstacles matériels pour les liaisons que « des « différences entre les tâches du parti communiste d'un prolétariat victorieux et celles des partis communistes qui sont dans des pays où il faut en premier lieu lutter pour la dictature du prolétariat ». Elle fait donc des propositions pratiques pour surmonter ou au moins « atténuer » ces difficultés. La première consiste en l'augmentation du nombre de représentants dans l'exécutif des partis ayant plus de 100 000 membres — manifestation évidente de la volonté des dirigeants allemands de n'être pas noyés sous le nombre des représentants des partis groupusculaires ou d'émigrés. La seconde est l'envoi en Europe occidentale et en Amérique de quatre représentants de l'exécutif — dont  deux au moins du parti russe, la défiance à l'égard des autres étant patente —, qui auraient pour mission d'« informer l'exécutif des conditions particulières dans lesquelles les partis communistes  des pays capitalistes ont à lutter » : il est difficile de dire plus nettement que l'exécutif est mal informé. Enfin, comme mesure pratique, et pour remédier aux inconvénients de la parution épisodique de la revue L'Internationale communiste, la résolution Zetkin propose la création d'une « correspondance de presse » en plusieurs langues qui nourrira la presse des partis et facilitera liaison et compréhension [40]. Mais, quarante-huit heures après publication, le gauchiste Friesland attaque dans Die Rote Fahne cette résolution qu'il considère comme une dérobade devant le problème, la transformation du parti en parti d'action [41].

Tout va rebondir, et, paradoxalement, toujours sur la question italienne. D'abord parce que Rákosi  et Kabaktchiev se plaignent de l'attitude de Levi à Livourne : ils le tiennent pour partiellement responsable de la résistance de Serrati [42], ce qui entraînera une protestation des communistes italiens [43]. Ensuite parce que l'affaire prend une dimension internationale. Rendant compte du congrès de Livourne dans l'Humanité, Jacques Mesnil souligne que l'attitude de l'exécutif est inspirée par la croyance en « l'imminence de la révolution », et s'interroge :

« La situation est-elle vraiment aujourd'hui aussi « révolutionnaire » qu'ils le pensent, et, étant donné la situation existante, la tactique la meilleure était-elle de provoquer la scission qui sépare de la masse du parti les éléments communistes les plus jeunes et les plus actifs ? » [44].

Quelques jours plus tard, il va plus loin et, analysant les accusations lancées par Serrati contre les délégués de l'exécutif auprès des partis communistes [45], il l'approuve, écrivant que l'attitude de ces « représentants » ne peut s'expliquer que par ce qu'il considère comme « une erreur théorique fondamentale des bolcheviks - leur croyance aveugle en la vertu de la centralisation ». Il lance à l'usage de son propre parti : « Serrati a raison : méfions-nous des éminences grises ! » [46]

Pour les membres de l'exécutif les plus prévenus à l'égard des « droitiers », un regroupement international est en train de s'esquisser : au lendemain du congrès de Livourne en effet, Serrati est parti pour Berlin où il a rencontré Levi [47]. Sur ses conseils, il a écrit à l'exécutif pour demander un supplément d'enquête sur les conditions de la scission italienne. A  son retour, il s'arrête à Stuttgart pour rencontrer Clara Zetkin, qui approuve ces initiatives [48]. Et il semble bien que la résolution de la centrale allemande soit de nature à permettre une remise en question de l'attitude des délégués de l'exécutif en Italie.

Par ailleurs, les néo-gauchistes de Berlin tentent d'exploiter la situation pour pousser leur avantage contre Levi. Ruth Fischer, Friesland, Maslow multiplient les attaques, tant sur la question du K.A.P.D. — où ils approuvent la décision de l'exécutif — et sur la scission italienne que sur la prise de position en faveur de « l'alliance avec la Russie soviétique » mise en avant par la centrale et qu'ils considèrent comme un mot d'ordre « national-bolchéviste ». Au cours d'une assemblée de responsables de Berlin dans laquelle il est aux prises avec Ruth Fischer [49], Paul Levi commente la résolution de la centrale dans un sens que ses adversaires vont juger unilatéral et exclusivement favorable à Serrati [50]. La gauche soulève le problème de ce qu'elle appelle l' « ultra-centralisme » de la centrale, lance le thème de la « bureaucratisation » qu'elle relie à ce qu'elle considère comme une politique « opportuniste » [51]. Aux prises avec des critiques convergentes, celles de l'exécutif et celles de l'organisation de Berlin la centrale est réduite à la défensive [52].

Pour couronner le tout, Rákosi, de retour de Livourne, s'arrête à Berlin pour demander à la centrale des comptes sur l'attitude de Levi, qu'il accuse d'avoir partie liée avec Serrati et de nouer avec les partis autrichien et yougoslave des contacts fractionnels afin de soutenir les serratistes contre l'exécutif. Devant la centrale, il défend la politique appliquée à Livourne, et lui demande de revenir sur la résolution conciliatrice qu'elle a adoptée le1° février [53]. Il réussit à convaincre Thalheimer et Stoecker, qui présentent alors une motion justifiant et la scission et la nécessité de la lutte contre Serrati, non seulement par son refus d'exclure les turatistes, mais par la position du P.S.I. sur les questions nationale, agraire et syndicales [54]. Elle est repoussée à une large majorité, la centrale confirmant ainsi son vote du 1° février [55].

Mais l'exécutif n'abandonne pas la partie : Rákosi  est présent à la réunion du comité central du 22 février, et attaque violemment, s'inscrivant en faux contre les affirmations de Levi selon lesquelles le gros des ouvriers révolutionnaires serait reste avec Serrati, cependant que le parti communiste ne rassemblera que des éléments semi-anarchistes ou syndicalistes. Pour lui, Levi,en lançant de telles calomnies, cherche à tromper le parti allemand. Sur son élan, Rákosi  développe sa propre analyse de la situation : s'il ne répète pas les propos tenus en privé à Clara Zetkin [56] — que le parti allemand est trop nombreux, qu'il faut souhaiter que disparaissent une bonne partie de ses 400 000 adhérents —, il affirme que la scission de Livourne doit « servir d'exemple », et que, si c'est nécessaire, il faudra, « pour la clarté politique », « faire des scissions, dix fois au besoin, que ce soit en Italie, en France ou en Allemagne ». L'Internationale, souligne-t-il, a besoin de cadres bien trempés et il faut clairement dire que le parti français, entre autres, devrait être sérieusement épuré [57]. Levi prend la déclaration de Rákosi  pour une déclaration de guerre de l'exécutif : il ne s'agit plus désormais à ses yeux d'un incident de parcours comme il l'avait cru, mais d'une ligne politique qui concerne la construction de tous les partis. Clara Zetkin s'indigne que Thalheimer et Stoecker, membres de la centrale, se croient autorisés à présenter au comité central une résolution expressément repoussée par la centrale : elle voit dans cette opération une manœuvre inspirée par Rákosi  et, à travers lui, par l'exécutif, une de ces pratiques qui, précisément, apportent de l'eau au moulin d'un Serrati quand il dénonce l'ultimatisme et l'autoritarisme de l'exécutif [58]. Mais le coup de théâtre se produit : par 28 voix contre 23, le comité central adopte la résolution Thalheimer-Stoecker, refuse donc sa confiance à Levi pour l'accorder à l'envoyé de l'exécutif [59]. Levi, amer, dira que le Comité central « s'est tourné vers l'oracle de Delphes pour apprendre de la bouche de la Pythie la véritable signification de ce qui s'estpassé en Italie » [60].

Ce vote ouvre de nouveau la crise à un niveau supérieur. En séance, sur-le-champ, les deux présidents du parti, Levi et Daümig, et trois membres de la centrale Clara Zetkin, Otto Brass Hoffmann, démissionnent de la centrale ; ils remettent une déclaration écrite dans laquelle ils affirment n'être pas solidaires de Serrati et refuser l'identification avec lui, mais se refuser également à cautionner les positions de Rákosi  et à partager ainsi la responsabilité d'une politique qui vise à « créer des partis plus solides et plus purs par la méthode des scissions mécaniques » [61]. Brandler et Stoecker sont élus présidents de la centrale, Ernst Meyer, Frölich, Wegmann, Eberlein et Sievers entrent à la centrale pour remplacer les démissionnaires, Frölich, Böttcher, Meyer et Sievers devenant secrétaires [62]. La nouvelle majorité s'empresse de déclarer qu'elle a voulu seulement manifester son désir d'une coopération loyale du parti avec l'exécutif, et qu'elle n'a avec les démissionnaires aucune divergence de principe [63]. En fait, la bataille fractionnelle ne fait que commencer, si les nouveaux dirigeants du parti allemand n'en ont pas conscience : dès le 14 mars, Radek leur reproche, de Moscou, de ménager Levi [64], cependant qu'au 10° congrès du parti communiste russe, Zinoviev en personne se réjouit de ce que Lévi ait été « démasqué », affirmant qu'il était « prédestiné » à une telle évolution « droitière » [65]. La guerre est décidément déclarée.

Débat poltique.

Levi la conduit, sur le plan politique, désormais, avec beaucoup de clarté. Il montre d'abord qu'au point de départ des divergences se trouvent — ce qu'il n'avait pas su voir à l'été 1920 — des appréciations fort différentes de la conjoncture mondiale. Cette dernière est en effet dominée selon lui par l'importance de la contre-offensive bourgeoise, qui se traduit dans les rangs ouvriers par la remontée de la social-démocratie, notamment l'intérieur des organisations syndicales : il souligne qu'au cours des élections en Prusse la moitié des voix qui s'étaient, dans les scrutins précédents, portées sur les indépendants, se sont portées cette fois sur le parti social-démocrate. Le principal souci des communistes doit donc être, selon lui, de ne pas se laisser isoler des masses, et en particulier des six millions de travailleurs organisés dans les syndicats, situation qui est caractéristique l'Europe occidentale, que les Russes n'ont pas connue et qu'il sous-estiment.

Une autre divergence importante apparaît avec la théorie défendue en Russie par Boukharine de la « tactique offensive » dont la faillite a pourtant été évidente à l'été 1920, après les illusions provoquées par la marche de l'armée rouge sur Varsovie. Levi affirme nettement :

« On ne peut introduire le système soviétique mécaniquement, pour ainsi dire à la pointe des baïonnettes. Le système soviétique a besoin de s'appuyer sur la volonté révolutionnaire du prolétariat dans chaque pays. Là où cette volonté fait défaut, les prolétaires reçoivent les révolutionnaires comme des oppresseurs » [66].

Ce sont tous ces problèmes qui ont été posés en Italie la façon dont s'est déroulée la scission, car une scission était nécessaire, mais avec Turati et non avec Serrati, et les délégués de l'Internationale ont voulu et préparé la scission avec Serrati. Or l'enjeu était considérable : il s'agissait de garder dans le parti une centaine de milliers de travailleurs qui avaient la volonté de devenir communistes, et c'est un problème qui pose dans tous les pays :

« Il existe deux voies pour atteindre, avec ces masses organisationnellement liées à la III° Internationale, un niveau plus élevé d'expérience communiste, de volonté communiste. L'une consiste à faire leur éducation par de nouvelles scissions, l'autre à éduquer politiquement ces masses venues vers nous, à vivre avec elles le temps la révolution et les choses et à parvenir ainsi à un niveau supérieur, avec les masses et dans les masses » [67].

Le choix des Russes — si tant est qu'ils aient été unanimes — s'explique, selon Levi, par la tradition du bolchevisme, l'empreinte de sa formulation dans l'illégalité. Dans un parti de masse tels que sont les partis ouvriers d'Occident, on ne peut, comme le prouve la scission victorieuse du parti indépendant, « procéder à des scissions à coups de résolutions, mais seulement sur la base de la vie politique », de l'action et de la conviction qu'elle entraîne par l'expérience : après avoir fait de Serrati le porte-drapeau de l'Internationale pendant deux années, il était vain d'espérer « démasquer » aux yeux des masses par quelques « lettres ouvertes ». Or c'est ce qu'a fait l'exécutif et qu'il n'avait heureusement pas fait en Allemagne. La scission italienne constitue un précédent dangereux, le signe que l'exécutif est en train de s'engager sur la voie de la formation des masses communistes par une éducation progressive, mais par une scission mécanique » [68].

De telles pratiques sont étrangères au mouvement révolutionnaire en Occident et à ses traditions profondes, et elles proviennent incontestablement aux yeux de Levi, à travers l'exécutif de l'Internationale, du parti russe et de l'hégémonie qu'il exerce. Levi se défend d'être de ceux qui songent à déplacer le siège de l'exécutif pour le soustraire à l'influence des dirigeants russes, mais il souligne l'isolement de ces derniers, la lenteur des communications, la rareté de leurs contacts humains et la difficulté qu'ils ont à se former une idée exacte de la situation en Europe occidentale. En outre, les dirigeants bolcheviques sont à la tête d'un Etat et jugent inévitablement des événements à partir de cette position, au moins dans un premier temps.

Cela ne signifie pas que la discussion avec les Russes ne puisse aboutir qu'à un dialogue de sourds. Bien au contraire, Levi souhaite avec eux une discussion responsable. Mais il refuse, pour toutes ces raisons, de se lancer, comme on l'en accuse déjà, dans une lutte fractionnelle. Il exige la clarification la plus rapide possible, seule capable précisément d'épargner au parti allemand la crise et les luttes fractionnelles qui lui seraient tellement préjudiciables :

« Comme vous le voyez, la question italienne est devenue maintenant, avec ces conséquences telles que les a mentionnées le représentant de l'internationale communiste, une question de la nature la plus grave pour notre parti allemand également. Nous devons savoir très clairement comment nous voulons construire et agrandir le parti communiste allemand, savoir si nous voulons demeurer ensemble en tant que masse, même si des groupuscules se détachent de nous, à droite ou à gauche, et si nous voulons grandir par notre action à tous, ou bien si nous voulons parvenir à une forme supérieure de communisme en provoquant la scission, après un certain temps de cohabitation, de la crème de ce qui se serait alors formé. Et je le dis tout à fait ouvertement : il existe des signes que, dans ce parti, on songe à cette seconde voie » [69].

Les événements allaient rapidement confirmer ce diagnostic.


Notes

[1] Voir un résumé de ses arguments dans  sa lettre à L'Humanité octobre 1920.

[2] En particulier un « refus de la discipline » qui ne s'est pas produit encore.

[3] Voir les souvenirs de Rosmer, Moscou sous Lénine, pp. 92-93 ; Bombacci rejoindra Mussolini.

[4] Comunismo (15-31 décembre 1920), cité dans Revue communiste n° 12, février 1921, p. 510.

[5] Souvenirs de Thomas recueillis par B. Nicolaievsky, Contributions l'histoire du Comintern, pp. 19-20.

[6] Geyer, « Zur Vorgeschichte », op. cit., p. 241.

[7] Boukharine et Zinoviev avaient été primitivement désignés mais ne reçurent aucune réponse à leur demande officielle. Voir Protokoll des III (Zinoviev), p. 167.

[8] Voir ibidem, pp. 167-169, et Kabaktchiev, « Die Spaltung in der italienischen Sozialistischen Partei », Die Internationale,2, 1921, pp. 16-22.

[9] R. Paris, Histoire du fascisme en Italie, I, pp. 197, 200.

[10] Ibidem, pp. 197-198, 200.

[11] Ibidem, pp. 200-201.

[12] Ibidem, p. 202.

[13] Ibidem.

[14] Ibidem, p. 203.

[15] Levi, « Wir und die Exekutive » ; Die Rote Fahne, 6 février 1921, Der Beginn der Krise, Archives Levi, P 64/3, p. 16.

[16] Ibidem, p.16.

[17] P 50 a 3, reproduit dans The Comintern, pp. 278-279.

[18] Ibidem, p. 276.

[19] Protokoll des III … (Rákosi), p. 329.

[20] Rapport à l'exécutif de l'I.C., Archives Levi, P 50/a, p. 1.

[21] Ibidem, p. 2.

[22] « Der Parteitag der italienische Partei », Die Rote Fahne, 23 janvier 1921, daté du 22 janvier, non signé.

[23] « Die Spaltung der Italienischen Sozialistichen Partei », Die Rote Fahne, 26 et 27 janvier 1921, signé « P. B. », désignant  Levi comme l'auteur de l'article mentionné à la note précédente.

[24] D'après le rapport de Levi au comité central du 4 février, Archives P 64/3, pp. 16-17, où il n'indique pas explicitement la date de la réunion, mais donne des précisions qui permettent de la situer.

[25] Ibidem, p. 16.

[26] Ibidem. Le texte de cette lettre ne se trouve pas dans le dossier P 50 qui contient la réponse de Levi.

[27] Archives Levi, P 50 a 4. Cette lettre personnelle devait être publiée dans Freiheit dès le 30 janvier ! Le 31 janvier, une déclaration de la centrale affirme que cette lettre a été volée, et qu'elle-même n'en a pris connaissance que dans Freiheit. C'est peu probable : dans les débats du 28 janvier (Protocole dans les Archives Levi, P 50 a 5), et Radek et Levi font allusion à leur correspondance. La polémique va se poursuivre, la presse communiste parlant de la « lettre volée » et les autres de la lettre « perdue au Reichstag », allant jusqu'à insinuer que Levi l'aurait perdue volontairement.

[28] Archives Levi, P 50 a 5, reproduit dans The Comintern : Historical Highlights, pp. 285-299.

[29] Ibidem, p. 291.

[30] Ibidem, p. 292.

[31] Ibidem.

[32] Freiheit, 30 janvier; Die Rote Fahne, 2 février 1921.

[33] Ibidem, pp. 293-294.

[34] Texte dans Soll die V.K.P.D., pp. 47-48.

[35] Ibidem, pp. 46-47.

[36] Ibidem, pp. 48-50.

[37] Ibidem. Texte de la résolution amendée dans Die Rote Fahne, 2 février 1920.

[38] Protokoll des III... (Zetkin), p. 283.

[39] Die Rote Fahne, 2 février 1921.

[40] C'est l'origine de la Correspondance internationale ou Inprekorr qui paraîtra en quatre langues.

[41] « Zur Kritik der Partei », Die Rote Fahne, 4 février 1920.

[42] Voir note 19.

[43] Lettre de Bordiga, 28 janvier, Die Rote Fahne, 4 février 1921.

[44] L'Humanité, 25 janvier 1921.

[45] Le conflit avait été particulièrement aigu avec Liubarsky, dit «Carlo ».

[46] J. Mesnil, « Le Congrès de Livourne », Revue communiste, n° 12, 1921, pp. 509-511.

[47] Protokoll des III... (Zetkin), pp. 286-287.

[48] Ibidem, p. 287.

[49] L'intervention de Ruth Fischer dans Die Rote Fahne, 10 février 1921 ; voir aussi son article « Die Rettung der deutschen Nation », ibidem, 11 février 1921.

[50] Ibidem, 10 février 1921.

[51] Die Rote Fahne, 15 février 1921, résolution de Friesland et Fischer, article de Hort : « Zentralismus und Bureaukratie ».

[52] Ibidem (édition du soir), article de Brandler, « Zur Organisationsfrage ».

[53] Archives Levi, P 50 a 7, sous le titre « Discours de Rakotschin »

[54] Protokoll des III... (Zetkin), pp. 284-285.

[55] Ibidem, p. 185.

[56] Ibidem, p. 289.

[57] Die Rote Fahne, 26février 1921.

[58] Protokoll des III... (Zetkin), p. 285.

[59] Ibidem, p. 286 ; I.M.L.-Z.P.A., 2/3/38, Rundschreiben, 17, 26 février 1921, cité par Mujbegović, op. cit., p. 267, n. 20.

[60] Die Rote Fahne, mars 1921.

[61] Die Rote Fahne, 28 février 1921.

[62] I.M.L.-Z.P.A., 3/l/25, « An die Bezirksleitungen », 26 février 1921, cité par Mujbegović, op. cit., p. 267, n. 22.

[63] Die Rote Fahne, 1° mars 1921.

[64] Lettre de Radek, Archives Levi, P 55/3 ; Sowjet, n° 819, août 1921.

[65] Die Kommunistische Internationale, n° 16, pp. 555 sq., mais publié d'abord en Allemagne par Freiheit, 10 avril 1921.

[66] Die Rote Fahne, 10 février 1920.

[67] « Wir und die Exekutive », Die Rote Fahne, 6  février 1921.

[68] « Wir anderen », ibidem, 1° mars 1921.

[69] Archives Levi, P 64/3, p. 23.


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