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<�title>LUXEMBURG<�/title>
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<�p class="an_pub">1935<�/p>
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<�p class="auteur"><�a href="../../../index.htm">Léon Trotsky<�/a>
<�/p>
<�p class="titre">Rosa Luxembourg et la Quatrième internationale<�br />
<�/p>
<�p>Remarques rapides sur une importante question<�/p>
<�p class="date-pub">4 juin 1935<�/p>
<�/div>
<�div class="corps">
<�p>On fait à présent des efforts, en France et aussi ailleurs, en vue
de construire un soi-disant luxembourgisme pour servir de tranchée aux
centristes de gauche contre les bolchéviks-léninistes. Cette question
peut prendre une grande importance. Il faudra peut-être consacrer
prochainement un article plus important au luxembourgisme réel et
prétendu. Ici, je ne veux qu'ébaucher la question dans ses traits les
plus essentiels.<�/p>
<�p>A maintes reprises, nous avons pris le défense de Rosa Luxembourg
contre les grossiers et sots dénigrements de Staline et de sa
bureaucratie. Et nous continuerons à le faire. En le faisant, nous
n'obéissons pas à de quelconques considérations sentimentales, mais aux
préceptes de la critique historico-matérialiste. Notre défense de Rosa
Luxembourg n'est pas cependant absolue. Les côtés faibles des théories
de Rosa Luxembourg ont été mis à nu théoriquement et pratiquement. Les
gens du S.A.P. et les éléments qui leur sont apparentés (voir, par
exemple, le Spartacus français, dilettante et intellectuel, faisant de
la « culture prolétarienne » ; ou la revue des étudiants socialistes
paraissant en Belgique ; parfois aussi « L'Action Socialiste » belge,
etc), ne se servent que des côtés faibles et des insuffisances qui
n'étaient chez Rosa aucunement prépondérants ; ils généralisent et
exagèrent ces faiblesses à l'infini, et construisent là-dessus un
système tout à fait absurde. Le paradoxe consiste dans le fait que les
staliniens eux aussi s'approchent théoriquement dans leur nouveau
tournant sans l'avouer ni même le comprendre des côtés négatifs et
défigurés du luxembourgisme, sans parler des centristes traditionnels
ou des centristes de gauche du camp social-démocrate.<�/p>
<�p>Il est vrai, en effet, que Rosa Luxembourg a passionnément opposé la
spontanéité des actions des masses à la politique conservatrice de la
direction social-démocrate, particulièrement après la révolution de
1905. Cette opposition était d'un bout à l'autre révolutionnaire et
progressive. Rosa Luxembourg a compris et commencé à combattre beaucoup
plus tôt que Lénine le caractère de frein de l'appareil ossifié du
parti et des syndicats. En tenant compte de l'aggravation inévitable
des contradictions de classes, elle prophétisait toujours
l'inéluctabilité et l'itinéraire des instances officielles. Sous ces
rapports historiques généraux, Rosa a eu raison, car la révolution de
1918 était précisément « spontanée », c'est-à-dire qu'elle fut
accomplie par les masses malgré toutes les prévisions et dispositions
des sommets du parti. Mais, d'autre part, toute l'histoire successive
de l'Allemagne a amplement prouvé qu'avec la seule spontanéité, on est
loin de pouvoir s'en sortir ; le régime d'Hitler est un argument
accablant contre l'affirmation qu'en dehors de la spontanéité, il n'y a
point de salut.<�/p>
<�p>Rosa elle-même ne s'est jamais cantonnée dans la théorie pure de la
spontanéité à la manière de Parvus, qui, plus tard, devait changer son
fatalisme socialiste-révolutionnaire contre l'opportunisme le plus
répugnant. A l'opposé de Parvus, Rosa Luxembourg s'appliquait à éduquer
à l'avance l'aile révolutionnaire du prolétariat et à s'en saisir
autant que possible organisationnellement. Elle a bâti en Pologne une
organisation indépendante très rigide. On pourrait tout au plus dire
que, dans la conception historico-philosophique du mouvement ouvrier de
Rosa, la sélection préliminaire d'avant-garde, par rapport aux actions
de masse qu'on devait en attendre, n'a pas trouvé son compte ; tandis
que Lénine, par contre, sans se consoler par les prodiges des actions à
venir, soudait sans cesse et infatigablement les ouvriers avancés les
uns aux autres, illégalement ou légalement, dans des organisations de
masses ou en cachette, dans des cellules fermées au moyen d'un
programme rigoureusement délimité.<�/p>
<�p>La théorie de la spontanéité de Rosa était une arme salutaire contre
l'appareil encroûté du réformisme. En se tournant quelquefois contre le
travail de Lénine dans le domaine de la construction d'un appareil
révolutionnaire, elle révélait dans tous les cas d'une manière
embryonnaire des traits réactionnaires. Chez Rosa elle-même, cela ne
se passait qu'épisodiquement. Elle était trop réaliste, dans le sens
révolutionnaire du terme, pour dégager des éléments de sa théorie de la
spontanéité un système métaphysique achevé. Pratiquement, elle sapait
elle-même cette théorie à chacun de ses pas. Après la révolution de
novembre 1918, elle a entrepris avec passion le travail de
rassemblement de l'avant-garde révolutionnaire. Malgré sa brochure
écrite en prison, mais non publiée, théoriquement très faible, sur la
révolution soviétique, l'ouvrage suivant de Rosa nous permet de
conclure avec certitude qu'elle se rapprochait de jour en jour
davantage des idées de Lénine rigoureusement pesées sur la direction
consciente et la spontanéité. C'était certainement aussi cette
circonstance qui l'a empêchée de publier son écrit, dont on a plus tard
si ignominieusement abusé contre la politique bolchévique.<�/p>
<�p>Essayons, cependant, d'appliquer à notre époque la contradiction
entre les actions de masses spontanées et le travail d'organisation
conscient du but. Quelle considérable dépense en forces et en
désintéressement les masses travailleuses de tous les pays civilisés ou
mi-civilisés n'ont-elles pas faite depuis la guerre mondiale ! On ne
peut pas trouver de précédent semblable dans toute l'histoire de
l'humanité. Dans cette mesure, Rosa Luxembourg avait complètement
raison contre les philistins, les caporaux et les crétins du
conservatisme bureaucratique «couronné de victoires» et marchant tout
droit. Mais, précisément, le gaspillage de ces énergies
incommensurables constitue un terrain favorable à la grande dépression
du prolétariat et à la marche en avant triomphante du fascisme. On peut
le dire sans aucune exagération : la situation mondiale est déterminée
par LA CRISE DE LA DIRECTION DU PROLÉTARIAT. Le champ du mouvement
ouvrier est encore bloqué par les puissants restes des vieilles
organisations banqueroutières. Après les victoires innombrables et les
désillusions, le gros au moins du prolétariat européen s'est ramassé
sur lui-même.<�/p>
<�p>L'enseignement décisif qu'il a tiré, consciemment ou à
demi-consciemment, de ses amères expériences, est le suivant : les
grandes actions exigent une direction à leur hauteur. Pour les affaires
courantes, les ouvriers continuent à accorder leurs voix aux anciennes
organisations. Leurs voix seulement, nullement leur confiance
illimitée. D'autre part, après la pitoyable déconfiture de la IIIe
Internationale, il est devenu beaucoup plus difficile de les inciter à
donner leur confiance à une nouvelle organisation révolutionnaire.
C'est en cela que consiste précisément la crise de la direction
prolétarienne. Chanter, dans cette situation, un chant monotone à la
gloire des actions de masses reléguées dans un futur incertain, à seule
fin de s'opposer à une sélection consciente des cadres pour une
nouvelle Internationale, cela veut dire faire un travail d'un bout à
l'autre réactionnaire. <�/p>
<�p>C'est là la place du SAP dans le processus historique. Un SAPiste de
gauche parmi ceux de la vieille garde peut, bien entendu, rassembler
ses souvenirs marxistes pour tenter d'endiguer la marée du
spontanéisme, cette barbarie théorique. <�/p>
<�p>Ces mesures de protection purement littéraires ne changent rien au
fait que les élèves d'un Miles, le précieux auteur de la résolution de
paix et l'auteur non moins précieux de l'article dans l'édition
française du "Bulletin de la jeunesse", continuent à propager les plus
honteuses absurdités spontanéistes dans les rangs mêmes du SAP. <�/p>
<�p>
Ainsi, les pratiques politiques de Schwab (le spécialiste du "ne pas
dire ce qui est" et de la consolation éternelle par les actions de
masse à venir et par le "processus historique" spontané) ne signifient
rien d'autre que l'exploitation tactique d'un luxemburgisme bien
déformé et expurgé. Et dans la mesure où la "gauche", les «marxistes»
renoncent à attaquer ouvertement cette théorie et pratique de leur
propre parti, leurs articles anti-Miles prennent le sens d'une
recherche d'un alibi théorique. Et un tel alibi n'est vraiment
nécessaire que lorsque l'on participe à un crime délibéré.<�/p>
<�p>La crise de la direction prolétarienne ne peut évidemment pas être
surmontée par une formule abstraite. Il s'agit d'un processus d'une
durée extrêmement longue. Mais non pas d'un processus purement «
historique», c'est-à-dire des conditions objectives de l'activité
consciente, mais d'une chaîne ininterrompue de mesures idéologiques,
politiques et organisationnelles, en vue de souder les éléments les
meilleurs, les plus clairvoyants du prolétariat mondial, sous un
drapeau sans tache, de renforcer de plus en plus leur nombre et leur
confiance en eux-mêmes, de développer et d'approfondir leur liaison
avec d'autres couches plus larges du prolétariat, en un mot : de
redonner au prolétariat, dans une situation nouvelle, extrêmement
difficile et chargée de responsabilités, sa direction historique. Les
confusionnistes de la spontanéité du plus récent modèle ont aussi peu
le droit d'en appeler à Rosa que les bureaucrates misérables du
Komintern à Lénine. Si on laisse de côté ce qui est accessoire et
vaincu par l'évolution, nous avons pleinement le droit de mettre notre
travail pour la IVe Internationale sous le signe des « Trois L.»,
c'est-à-dire non seulement sous celui de Lénine, mais encore sous celui
de Luxembourg et de Liebknecht.<�/p>
<�p>L. TROTSKY.<�/p>
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