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Métis indien, général en 1924, s'était heurté à la toute-puissance
des compagnies pétrolières quand il était gouverneur de province.
Ministre en 1931, président en 1934, il avait ensuite pris un
tournant à gauche et a nationalisé l'industrie pétrolière. Sous sa
présidence, Trotsky obtient l'asile au
Mexique.
Le Mexique " arriéré " donnait une sévère leçon à la
Norvège et aux grandes nations d'Occident. Il avait alors un
président d'une qualité exceptionnelle : le général Lázaro
Cárdenas. Continuant et approfondissant l’œuvre de ses
prédécesseurs, il avait entrepris la réalisation d'un vaste plan
de réformes fondamentales, libérant le paysan du semi-esclavage
dans lequel il était depuis longtemps maintenu, multipliant des "
écoles rurales " dont un éducateur put dire qu'elles étaient des
modèles d'écoles socialisées. Ces réformes devaient consolider le
régime et lui permettre d'édifier une société nouvelle, hors
d'atteinte des pressions du capitalisme international, car une
mesure audacieuse, revendiquant les champs pétrolifères pour la
nation, avait abouti à l'expropriation des puissantes compagnies
anglaises et américaines. Londres avait rappelé son ambassadeur,
rompu les relations diplomatiques, les compagnies menaient une
guerre sourde, tentant, sans succès, d'intimider le gouvernement.
Alfred Rosmer, Au
Mexique, 1953
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